fin de droit

de quel droit

Yvon Le Men et ses invités, rencontres à deux voix

 

Regardons le bilan des six ans où, à chaque séance, nous remplissions le hall de la bibliothèque et devions occuper parfois plus inconfortablement la mezzanine, à la rencontre des écrivains invités, mis en scène et lus par  eux mêmes et par Yvon Le Men.

 

Quelle littérature a attiré jeunes et moins jeunes, lycéens et adultes ?

La poésie, bien sûr, de l’ouverture avec Jacques Darras à Mara Maram m Al Masri pour cette triste dernière séance. Nous remercions Yvon Le Men d’avoir pu nous amener vers ce genre littéraire oublié quelquefois un peu facilement. Lectures souvent bilingues où l’arabe, le peul, le bosniaque, l’espagnol, le kurde sont venus nous rappeler que la poésie parle autant aux sentiments qu’à l’oreille, une des lectrices disait, hier, à l’âme. Merci Tahar, Velibor, Luis, Kolja, Seyhmus, Abdellatif, Souleymane !

 Le roman et la nouvelle dans leur diversité : policier réaliste de Bjorn Larsson ou historique de Didier Daeninckx ; aventureux de Michel Le Bris ; politique et universel d’Azouz Begag ou de Boualem Sansal.

 Les essais naturalistes d’Alexis Gloaguen ou sociaux et scientifiques de François Bon.

 Le récit de voyage et la photographie de Roland et Sabrina Michaud

 Le théâtre, adulte ou jeunesse, de Nathalie Papin.

 Le Rap de Wilfried N’sondé ou le Slam de SouLeymane Diamanka.

 

Dans cette diversité de genres, de langues et de talents, il n’y avait qu’une exigence, la sincérité. La performance de faire entendre la langue, les langues.

Quels pays avons-nous traversés ?

En retournant sur le site de la Bibliothèque, nous avons à nouveau parcouru, cette fois en quelques minutes, le long voyage offert par Yvon grâce à son travail de passeur, de découvreur, de lecteur offrant sa voix simple et chaleureuse pour mieux mettre en valeur la voix des autres, si bien résumé dans ce beau recueil bleu «Le tour du monde en 80 poèmes». Nous l’avons accompagné  dans quelques escales comme en témoigne la carte ci-dessus.

Paris bien sûr, si proche et si loin de nous, sa Bretagne certes, mais aussi juste à côté en montant vers le nord, la Picardie et la Belgique. Puis la Suède de Bjorn. Vers l’est notre voyage à commencé en Bosnie, en Serbie, puis au delà du Bosphore, en Turquie et au Kurdistan. Plus à l’est encore, en Inde et au Pakistan et finalement en Nouvelle Calédonie.

Michel Le Bris, Alexis Gloaguen, Eric Sarner ont pris le cap vers l’Amérique du nord, ses grands espaces et le jazz après une escale à Saint-Pierre et Miquelon.

Luis Mizon nous a fait longer les Andes à travers le Chili et Louis-Phillipe Dalembert nous a fait passer par Haïti avant de revenir vers nos sources, l’Afrique.

L’Algérie de Boualem Sansal, la Tunisie de Tahar Bekri, le Maroc d’Abdellatif Laâbi, le Sénégal  et la Casamance de Soulyemane Diamanka , le Congo des ancêtres de Wilfried N’sondé.

 

Quels thèmes avons-nous abordés ?

Plus que tout, la littérature et la lecture n’étaient que prétexte à découvrir, à travers le parcours de ces auteurs, bien des sujets d’actualité ou de société. Retour sur des conflits récents, réflexion sur le fascisme et l’intégrisme, sur le langage, l’évolution des médias, la place de la lecture et de l’oralité, sur l’immigration et les origines, la nature, la place des femmes, les religions, le deuil, le sport. Des thèmes que l’on pouvait aborder sereinement grâce à la temporisation de l’écrit, de l’édition, parce que nous échappions à l'instantanéité de l’information dans un climat de tolérance et d'écoute.

 

Encore merci Yvon pour ces six ans, ces vingt-quatre entretiens, ces lectures, ces textes interprétés de mémoire, cette ouverture sur le monde, loin de nos égoïsmes, loin de nos parti pris. Être «Citoyen du monde» à Achères, ces soirs là, avait un sens.

Jean Perguet

 

Mis à jour le 12 janvier 2016

Contacter le collectif

Collectif findedroitdequeldroit