L’image des banlieue est souvent celle d’une cité dortoir. Pourtant au fur et à mesure que l’on s’éloigne de Paris, tout en restant dans le rayon des 30 premiers kilomètres, toujours dans la deuxième ceinture, la nature et les jardins sont de plus en plus présents. À Achères, quand on a la chance d’être coincé entre la forêt de Saint-Germain et la Seine dominée par les collines de l’Hautil, on jouit d’un cadre remarquable. Il suffirait de pas grand chose pour faire profiter de cela à tout le monde : tracer et baliser un beau « parcours de pays » puis le promouvoir. Juste un ou deux passages à améliorer, en particulier, au sud, la jonction des chemins de Rocourt de part et d’autre de la D30. Si nous sommes remontés jusqu’à la Gare RER de Conflans-Fin d’Oise qui permet de revenir à Achères ou de rentrer directement vers Paris, c’est que rien n’a été fait pour permettre à un piéton (ou à des cyclistes) en toute sécurité, de boucler le parcours par le beau site de l’étang du Cora et par la lisière Saint-Jean. Pourtant, là encore, juste un effort d’investissement reste à faire pour le confort des promeneurs et changer ainsi la réputation non méritée d’Achères. Celles d’une station d’épuration (qui paradoxalement est principalement sur Maisons-Lafitte et Saint-Germain-En-Laye) et de l’ancienne l’histoire des épandages parisiens.
Voici donc un itinéraire, de 13 km, et sa trace GPX. Et surtout, ci-dessous, un diaporama commenté, pour témoigner de ce beau patrimoine naturel.
Mais aussi pour ne plus avoir la surprise d’entendre, au comptoir d’un commerce, une jeune vendeuse dire : « L’été, il n’y a rien à faire à Achères ! ». Pourtant, marcher, courir… cela ne coûte pas, sauf la curiosité d’ouvrir les yeux autour de soi… et de faire connaître.
Cela fait 6 déjà minutes que le train roule dans la forêt de Saint-Germain, quand vous arrivez à Achères Ville, posée entre forêt, plaine agricole, étangs et fleuve,
dont on peut garder la première impression, celle d'une cité dortoir tout en cube et en béton que peine à masquer quelques couches de peinture.
Plutôt que de longer la forêt de Saint-Germain, toute proche, qui limite Achères par l'Est,
et puisque la ville affiche, dès les premiers ronds-points son ambition de préserver espaces verts et fleuris,
traversons d'abord une partie de la ville. Place George Bracens, Centre culturel Boris-Vian,
aire de jeu Kastler et d'autres, dans chaque pavé d'immeubles,
trouées vertes,
transformées depuis quelques années en jardins potagers collectifs,
qui, s'ils alimentent l'AMAP locale (E.L.S.A. où vous pourrez acheter fraises et salades en les payant avec le SEL d'Achères), ont aussi une fonction pédagogique en expliquant sur des panneaux pédagogiques quelques types de cultures écologiques économes en eau.
Quelques belles villas meulières résistent aux constructions hétérogènes. J'ai d'ailleurs toujours été étonné, ici comme dans toute la région parisienne, qu'aucune règle d'urbanisme n'ait su encadrer l'architecture des pavillons parisiens en pérennisant le charme décoratif de la meulière.
Au nord-est, la première partie de la forêt, domaine des eaux-et-forêts, a été confiée à la commune. Parcours sportif, espace de jeux, simple promenade,
si proches, aux portes des maisons de la lisière, cachées derrière des murs de pierre.
Sentiers et allées qui conduisent les plus sportifs jusqu'au Saint-Germain-En-Laye, à condition de savoir bien se repérer en forêt,
et trouver les rares passages qui franchissent la ligne du RER de Poissy.
Vers le sud, on atteint le quartier du "chêne feuillu" (les feuillus, chênes et châtaigniers, se partagent l'espace avec des pins),
quartier pavillonnaire résidentiel percé de diverses coulées vertes, terrain d'entraînement pour quelques sportifs.
Dernière trouée, le chemin de Recourt, amène sur la D30. Une traversée peu agréable que la municipalité devrait aménager si développer un "parcours de pays" lui venait à l'esprit.
C'est à travers les champs, promis à devenir, comme toute cette basse plaine, une carrière de sable, que l'on rejoint la Seine,
apercevant au nord la zone commerciale et industrielle
et au sud l'usine PSA de Poissy qui assure beaucoup des emplois du bassin et dynamise de nombreux sous-traitant du parc technologique que nous venons de longer il y a quelques minutes.
Changement brutal de paysage et d'ambiance. Les bords de Seine que nous ne quitterons plus jusqu'à Conflans,
rencontrant parfois un pêcheur,
restant sur ma rive
ou regrimpant fréquemment sur la digue pour profiter de l'ambiance proche des étangs, anciennes gravières où la nature a repris le dessus ...
rive et péniches ...
étang et où était organisé, quelques années plus tôt, Achères plage.
Il faut longer un bout de la zone d'activité pour tomber sur les chantiers navals d'Achères, où quelques péniches sont régulièrement restaurées et dont la géométrie des rails et des portiques de manutention est toujours photogénique.
Quai de l'ïle Peygrand, on écorne Andresy (Rive Gauche) et quelques belles villas.
Avant d'attendre le passage d'un péniche à l'écluse et devant le monumental barrage de régulation des eaux du fleuve.
Les quais de la GSM (Groupe des Sablières Modernes) nous obligent à quitter les bords de Seine quelques instant. Après avoir râlé (je l'avoue) on découvre un court détour sécurisé qui a été aménagé peu après et traverse l'entrepôt de sable surplombant le ballet des bulldozers
et la non moins passionnante géométrie des cônes de sable et de graviere et les lignes des convoyeurs et trémies.
Retour donc aux quais de Seine et leurs péniches résidence,
sur le quai de l'île du Bac,
avant de rejoindre le pont routier,
de se risquer sur la passerelle pour piétons et vélos d'où l'on a une très belle vue sur Conflans-Sainte-Honorine perché au dessus de son port aux multitudes de péniches amarrées les unes aux autres.
Il suffit de descendre les quais Eugène-Le-Corre, à Conflans-Sainte-Honorine pour rejoindre la gare de Conflans-Fin d'Oise et terminer, d'un coup de RER, notre boucle.