Achères Poétique 2012. Samedi 31 mars 2012
«C’est fort l’amour, cela demande autant de forces que de douceur. Parfois même de faiblesse. Concevoir la poésie sans l’amour serait impossible. Les poètes sont amoureux, des mots et des êtres, très souvent des deux à la fois. Violemment. Continûment.
Les poètes et musiciens adhèrent au monde, c’est leur souffrance et leur plaisir. Comme le disent et le chantent : Valérie Rouzeau, Ariane Dreyfus, Maram al-Masri, Jean-Luc Despax, Yvon Le Men, Jacques Darras, Jean-Charles Richard, Claudia Solal»
Une scène chaleureuse transformée en bistro. La voix tour à tour envoûtante, déroutante, provocante de Claudia Solal fusionnée au sax de Jean-Claude Richard dans des improvisations aux ambiances arobo-andalouses. Puis des textes tour à tour drôles, légers, intimes, tourmentés.
Mais j’aurais envie ce soir de témoigner de ce coup de coeur, la mélodieuse mélopée de la voix de Maram al-Masri en arabe à laquelle répondait la douceur, le phrasé de celle d’Yvon Le Men. Une sélection de texte de son recueil «Par la fontaine de ma bouche» dont je voudrais ici reprendre la quatrième de couverture :
«Ma bouche
pleine de paroles gelées
est une prison
de tempêtes retenues
Ma bouche
est chanson d’Ishtar
et contes de Shéhérazade
ma bouche est le gémissement silencieux d’une plainte
ma bouche est une fontaine coulant de plaisir
le cantique
du coeur
et de la chair»
Maram al Masri, Signe 17, Par la fontaine de ma bouche, Editions Bruno Doucey, page 43