Dromosphère – février 2016
L’enfant essaye de courir dès qu’il marche comme si le simple déplacement utile ne lui suffisait pas. Dès le premier sprint, il rit, rassuré par les bras ouverts qui l’attendent. Puis, entraîné par l’inertie, il pousse sa poussette. il domestique aussitôt trottinette et draisienne pour accélérer encore, essouffler ses grands-parents , leur faire peur et se faire peur.
La neige, la pente… la luge. Toujours plus haut, toujours plus vite ; plus on rit d’avoir peur.
Et Papé entre dans le jeu. Il pousse de plus en plus fort. Et Mamé sécurise de sa présence en bas du chemin prête à agir si le petit replat ne suffit pas.
On crie. Que s’est bon d’avoir peur !
Il n’y aura pas d’accident. Tout est resté mesuré, sous contrôle.
C’est vrai, technologie, vitesse et peur s’alimentent.
Paul Virilio devait avoir des petits enfants.