L’infini du Cap Corse. Lundi 9 avril 2012

Pâques dans le Cap Corse. Arrivés juste trop tard pour assister à une procession du Vendredi Saint, nous profitons de la solitude d’un Cap peu fréquenté par les touristes hormis quelques motards. L’amplitude des paysages est impressionnante et décuple l’impression de solitude. Ici la montagne est encore douce, ne nous enferme pas, offrant continuellement des postes d’observation ; la mer se découvre sur 180 degrés. Dès que l’on atteint la crête faîtière du Cap la Grande Bleue vous cerne complètement. Lumière printanière, air frais, visibilité parfaite après l’orage du soir. Au sud le Monte Cinto encore enneigé ; a l’est Capria, île massive; au sud-est les rivages plus souples de l’ile d’Elbe.

A force d’attention on devine les côtes italiennes. Le vent est fort, libre de faire frissonner le maquis en fleur.

Perchés dans cet univers de sirène, mi tellurique, mi maritime, de nombreux hameaux jalonnent nos randonnées. Et là, bonne surprise. Nous nous attendions à trouver des ruines, symptôme de l’exode rurale ou des villages fantômes, clos, attendant l’exode opposée, citadine, des vacances continentales. Nous avons découvert de nombreux villages habités, réinvestis par des trentenaires. Bastia n’est pas trop loin et, au moins pour la partie sud du Cap, atteignable en moins d’une demi-heure. Ces nouveaux habitants ont aménagé, à moindre coût, dans ces bâtisses de pierre. Restauration parfois sommaire, souvent importante mais toujours sobre.

 

Vue panoramique, toujours et encore, comme dans l’hôtel Saint-Jean, imposante «maison d’Américain» perchée en haut de la vallée du Grannagiolo et dominant, tout en bas, les plages de Tollare. Audrey et Gregrory, natifs de ce hameau de Botticella, nous y ont offert le confort apprécié des fins de balades, mais surtout de conviviaux échanges (pourquoi et comment vit-on dans ce bout du monde aujourd’hui, là où tout le monde se connait et où tout se sait ?) et la délicieuse cuisine corse mitonnée par leur mère .