Que le monde s’éclaircisse !
Comme chaque année nous envoyons et recevons les voeux.
« Meilleurs voeux pour 2006 » … ou tout autre formule.
Une fois de plus nous avons besoin, l’instant des embrassades, de communiquer notre optimisme, de partager un moment de joie et de fête, de construire un monde sans maladie, sans chômage, sans violence, de rêver d’un univers de liberté de penser et d’agir.
Notre carte de voeux cette année dépare un peu parmi les Pères Noëls et autre rennes que nous recevons sur carte postale ou carte internet.
Dans ce monde post-industriel, bien gris qui nous guette malgré l’avalanche de technologie que nous consommons (mais ne produisons plus), nous avons besoin de lumière. Est-ce que, comme cette petite fille, nos jeunes sauront nous l’apporter ?
Pour cela il faudra aller au delà des interdits et des idées reçues ou imposées !
C’est d’abord retrouver notre propre esprit de révolte et de remise en cause.
Remettre en cause, un à un, tous nos comportements collectifs, en sommes nous capables, au delà d’une seule soirée, jour de voeux … pieux ?
Je pourrais déjà faire ma propre liste :
– Ne plus faire d’heures supplémentaires qui quelque part prennent le travail d’un jeune cadre.
– Ne plus faire, en dehors des heures de travail, à la maison, les notes de frais, les impressions, le classement des documents que mes secrétaires exécutaient si bien, avec le sourire, avant qu’elles ne soient remplacées par un portail intranet.
– Ne plus faire le plein moi-même et attendre qu’un pompiste vienne me servir.
– Séléctionner les grandes surfaces qui emploient des vendeurs spécialisés, en nombre suffisant, pour me renseigner. Ne plus faire mes courses sur internet (!) et rechercher les petits commerces dans mon quartier.
– Ne plus prendre la ligne 14 du métro qui a n’a plus de conducteur…
Bref, notre souhait devrait être d’arriver collectivement, politiquement, à changer de comportement. Ce que tous demandent, finalement, du jeune des banlieues en recherche d’emploi au cadre en perte du sien, c’est du travail.
Je ne crois pas hélas qu’on nous propose, de quelque bord que ce soit, un modèle économique et politique qui puisse être créateur d’emploi.
Au delà de tout programme, il faudrait que nous retrouvions, plus d’une soirée, le bon sens solidaire qui nous fasse refuser tout « progrès » et toute « automatisation » inutiles.
Et pour cela, encore hélas, pour commencer, il faudrait que je change de travail.