Nous sommes tous des lilliputiens. Samedi 28 mai 2011
«On fit donc travailler à la hâte cinq mille charpentiers et ingénieurs pour construire une voiture : c’était un chariot élevé de trois pouces, ayant sept pieds de longueur et quatre de largeur, avec vingt-deux roues. Quand il fut achevé, on le conduisit au lieu où j’étais. Mais la principale difficulté fut de m’élever et de me mettre sur cette voiture. Dans cette vue, quatre-vingts perches, chacune de deux pieds de hauteur, furent employées ; et des cordes très fortes, de la grosseur d’une ficelle, furent attachées, par le moyen de plusieurs crochets, aux bandages que les ouvriers avaient ceints autour de mon cou, de mes mains, de mes jambes et de tout mon corps. Neuf cents hommes des plus robustes furent employés à élever ces cordes par le moyen d’un grand nombre de poulies attachées aux perches ; et, de cette façon, dans moins de trois heures de temps, je fus élevé, placé et attaché dans la machine.»
Les voyages de Gulliver – Jonathan Swift
Nous n’étions pas Gulliver mais un de ces innombrables lilliputiens à nous presser à Nantes pour voir le réveil et la parade de la Petite Géante et de Campessino. Plusieurs dizaines de milliers de personnes agglutinées sur le parcours de Royal de Luxe, compagnie de «théâtre de rue» si ce travail de galériens et de gabiers est du théâtre de rue.
Nous sommes passés par l’étonnement (que de monde), l’exaspération (tant de monde), le découragement (si loin des géants comme tout le monde) avant de prendre corps avec la foule et de se délecter de cette ambiance foraine poussant enfants, adultes, grands-parents à trouver place sur les remparts, derrière les grilles des douves, dans les arbres et sur les abri-bus.
Une ambiance de fête, bon enfant, dont l’optimisme n’avait d’égal que le climat estival de ce mois de mai exceptionnel.
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