Tazmamort, avec « ce mot magique, bibliothèque ».
Pendant 18 ans, de 1973 à1989 , vivre enterré 24h/24 dans une cellule de 3x2m, juste deux trous pour aérer, un filet de lumière, sans hygiène, sans soins, nourri d’un morceau de pain et d’une assiette de brouet par jour, sans eau potable, c’est ce qu’a enduré pendant 18 ans le survivant de la cellule 13, Aziz Binebine, dans la prison secrète de Tazmamart au Maroc. Si ce « Tazmamort, récit de vie » est surtout un hommage à ses compagnons décédés, c’est aussi celui d’une impressionnante résilience. Comment tenir — et en sortir saint d’esprit — plus de 18 ans, plus de 6000 jours, confiné dans une quasi obscurité, avec juste sa mémoire, ses pensées, et… la parole ? Par un amour immense de la littérature et celle du conte. Des histoires que tous pouvaient écouter de cellule à cellules.
Au moment où nous nous plaignons tous de l’isolement et des contraintes d’un couvre-feu, craignant le retour d’un confinement, ce récit d’un tout autre enfer, cadenassé, laisse méditer. Écoutez à votre tour, ce qui sauva Aziz Binebine, les bibliothèques, l’amour de la littérature et la passion de raconter.
Bien avant, « tout avait commencé quand j’avais douze ans […] il y avait un écriteau, posé là, comme une invitation, avec ce mot magique : Bibliothèque. […] »