Contraste

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Nous avions déjà des photos de la Géode de la Villette. Lors de nos promenades précédentes, sa sphère brillante y reflétait un ciel radieux brodé de quelques cumulus. Les sciences et les industries se voulaient rassurantes et finalement, la Géode, le symbole de leur perfection et de leur lumière.

 

 

Les aires de jeux du parc résonnaient des cris d’enfant et son toboggan dinosaurien crachait sans discontinuer les marmots par sa gueule.

 

Que de joie, que d’espoir dans cet univers façonné par les hommes à l’image de la modernité que nous souhaitons tous.

Ici se mêlent science et loisir sans que nous prenions conscience, qu’en occident, la science sert surtout ceux qui ont du temps, et de l’argent, à consacrer aux loisirs et aux jeux.

 

En ce mois de décembre, sous la pluie, journée de reportage.

Besoin de revenir sur les mêmes lieux abandonnés des hommes et des gamins.

 

La sphère brille toujours mais concentre sur les reflets de la ville la lourdeur du ciel. Les immeubles environnant écrasent un peu plus l’atmosphère du lieu.

Les toboggans s’ennuient et se recroquevillent dans le décor. La ville, enrhumée, digère ce lieu de vie.

 

Paris est abandonné des siens. C’est alors qu’il faut traîner dans les rues. La seule rumeur est celle de la circulation. Fenêtres calfeutrées sur des entrepôts, immeubles de bureau aux façades de verre que lave la pluie. L’industrie est souterraine, protégée, absente des lieux extérieurs. Les gens aussi car la fin de la journée de travail ne les jette pas encore dehors. Nous aimons cette solitude, cet inconfort qui nous rapproche des choses, des objets.

 

vilette-32-1Pourtant sous la pluie, tout prend aussi de la couleur.Il faut alors profiter de chaque flaque, de chaque reflet. L’humidité et la lumière donnent alors à chaque couleur plus de tonalité.

 

Les sacs poubelles sont du même rose que les bonbons dont ils attendent les papiers.

 

Bientôt Noël.

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Dans le bric-à-brac des magasins, quelques mannequins nous attendent. Ils semblent, eux bien au chaud, intimes, accueillants, bien loin de cette cité des sciences et de l’industrie balayée par le vent.

Il est vrai que les vêtements qu’ils présentent viennent de bien loin. Les sciences et l’industrie leur ont permis de s’échapper de ces pays où les enfants n’ont pas de toboggan.