… des gens différents de vous.

J’ai longtemps hésité à titrer cet article. Serait-ce « La recherche de causalité est un vilain défaut » qui débute ce passage de « Les vies de Papier » de Rabih Alameddine, ou « N’importe quoi pourvu que cela fasse des gens différents de vous » qui le conclut ?

Ce n’est pas parce que, en plein confinement, notre vie était un peu similaire, quoique bien plus facile, de celle d’Aaliya Saleh, 72 ans, la narratrice recluse dans Beyrouth, nourrie de lectures faute de vie sociale, que j’ai choisi cet extrait. 
C’est parce que chaque jour, depuis bientôt un an, à la radio, nous entendons tout le monde, jouer d’hypothèses, de corrélations, de suspectes causalités, pour donner son opinion sur la Covid, et clamer que différents des autres (ou voulant tout au contraire comme les autres) ils auraient pris d’autres décisions pertinentes.

Je vous laisse donc écouter la suite de cet extrait qui commence ainsi : « La recherche de la causalité est un vilain défaut. Toutefois, je comprends ce désir car moi aussi je souhaite vivre dans un monde rationnel. […] Ma vie serait plus simple si je pouvais rationaliser. Malheureusement, je ne comprends pas. […] »

Extrait de « Les vies de papier » de Rabih Alameddine, publié chez « Les escales », 2016