Entre ciel et terre avec Roger Lagache. Vendredi 29 juillet 2011

J’ai découvert Roger Agache en lisant Archéologues, un essai de Jacques Darras. Dans les années 1960, Roger Agache survolait en Piper J3 les plaines de Picardie, à l’aube, quand la conjugaison de la rosée et de la lumière rasante fait apparaître les fondations des très nombreuses villas gallo-romaines.

Envie donc de survoler à mon tour, au delà de la gare de triage de Longueau, la vallée de la Somme puis de faire cap vers les carrières de galets de Cayeux, la pointe du Hourdel , Saint-Valery sur Somme et Le Crotoy.

Voler au dessus de tous ces lieux que j’ai arpentés en long et en large avec Jean, chemin de halage, rives des étangs  et des rivières, plages de la baie.

Il faut donc choisir son jour pour disposer de la marée basse, des éclairages de fin d’après-midi et d’une météo favorable. Après deux rendez-vous manqués j’ai décollé par une lumière un peu triste  qui, comme le promettait Météo France, s’illumina à l’approche de la baie en une éclatante éclaircie .

Puzzles cobalt et turquoise de la vallée de la Somme. Camaïeux or et argent de la baie.

De là-haut l’horizon s’élargit et l’immensité lumineuse transcende l’émotion que nous avions si souvent ressentie à pied. Je ne sais si Alfred Manessier avait partagé le même Piper avec Roger Agache. Mais on retrouve encore, ici, l’abstraction presque monochrome de certaines de ses peintures.