Pour Pratiquer l’anglais : Hiking in Scotland

Ce récit est le premier d’un carnet de voyage. Ce voyage avait un double objectif : découvrir, à pied, les humides mais lumineux chemins qui traversent les Higlands et, en se mélant à un groupe anglophone, de pratiquer un peu cet anglais de tous les jours si différent de celui qui nous utilisons au travail.
Ce voyage a eu lieu du 1er au 15 juillet 2005.

Il y a peut-être mieux que les séjours linguistiques. C’est l’immersion. Mais comment faire quand on n’a pas un métier facile à caser et que l’on a passé l’age des petits boulots de barman ou de jeune fille au pair ?
Chantal sentait qu’il lui fallait vraiment passer quelques temps en Angleterre pour pratiquer un peu. Mais un séjour linguistique cela voulait dire se séparer pendant une partie de nos vacances. Inadmissible !
Partir en voyages par nous même ? Mais qu’elle serait l’immersion pendant quelques heures le temps d’un dîner au restaurant, de l’accueil ou du petit déjeuner dans un bed and breakfast ?
Nous avons donc résolu cela par notre passion de la randonnée et la facilité avec laquelle Internet répond à des questions. Cela m’est venu un matin : « et si nous partions dans un pays anglophone, avec un groupe de randonneurs anglais ? Nous serions ensemble, nous visiterions et nous parlerions anglais. »
Road_to_the_isles
L’idée a séduit immédiatement Chantal. De la page de la Fédération Française de Randonnée j’ai du quand même essayer quelques liens avant de débusquer son équivalent britannique puis les propositions de circuit par des groupes locaux. Finalement je suis tombé sur un organisme C-N-Do qui m’a aiguillé sur leur représentant en France : 66° Nord. Les contacts téléphoniques ont été immédiatement chaleureux et après discussion nous avons opté pour L’Ecosse. L’Islande a été éliminée car fréquentée par trop de Français. L’Irlande car on ne savait me garantir que nous serions les seuls francophone à joindre le groupe. L’Ecosse était parfaite, c’est une destination que ne sollicitent pas vraiment les francophones. Il ne viendrait pas à d’autre de se mêler à un groupe anglophone. Décidé, nous partirons traverser les Highlands le long d’anciens itinéraires de convoyage de troupeaux pour améliorer notre anglais.

Il faut que je parle quand même de la préparation. Nous recevons rapidement un descriptif du parcours, impossible à situer sur une carte, et surtout de l’équipement. Les mot imperméable, humide ou séchage reviennent dans tous le domaines. Ne pas prévoir de tente, nous dormirons en refuge car c’est garantir des nuits au sec. Ne pas prévoir trop de rechange, il y a des salles de séchage dans les gîtes. Avoir des chaussures de marche bien étanche. Prévoir une veste et un sur-pantalon en gore-tex (c’est la première fois que je vois ce niveau de détail). Recommandation de se munir de guêtres (comme si nous allions à la neige). Au lieu d’une capuche avoir un chapeau imperméable. House de sac au lieu de cape car il y a aussi du vent. Même nos sacs de voyages doivent être imperméables. A les croire cela va être l’enfer. Mais pour nous rassurer cela se termine par : Les averses ne durent jamais longtemps. Les écossais disent qu’il y a 4 saisons dans une journée. Mais c’est aussi l’occasion dans ces échanges d’apprendre tout un vocabulaire en nuance : drizzle, rain, shower, humid, rainy, damp, muggy, breeze, wind, gust.

Je passerai sur le voyage aller qui n’a rien de très palpitant si ce n’est que, de climatisation d’avion en climatisation d’aéroport, j’ai attrapé une bonne crise d’asthme qui m’a un peu paniqué. L’arrivé à Stirling a été pénible. Je n’ai même pas eu la force de monter les 150 mètres qui nous séparaient du château et à huit heure du soir j’étais déjà au lit priant que la crise cesse avec le repos de la nuit et la douceur du confortable et chaleureux guest-house qui nous abritait pour la nuit.
Malgré cela, confiné dans la ville basse, au milieu des pubs (il fallait bien dîner) nous avions eu la malheureuse impression de débarquer non pas en Ecosse mais dans le pays des bibendames. Vendredi soir. C’est la fin de la semaine. Tout le monde est dehors après le travail. Tout le monde ? Non ! Il n’y avait que des femmes dans la rue. Par groupe de trois ou quatre, jeunes ou vieilles elles allaient en papotant d’une boutique à l’autre ou disparaissait dans un pub. Pas un homme. Rayés de la carte. Les femmes emplissaient la rue. Que des grosses ! Bien en chair, chez les jeunes les bourrelets débordaient des T-shirts trop courts ; chez les vielles les opulentes poitrines et les ventres relâchés tendaient les chemisiers. Excès de bière ou de haggis, on ne savait. Depuis New York nous n’avions jamais eu une telle impression d’obésité. L’image des écossais en prenait un coup. Les hommes nous les avons découverts rapidement. Tapis au fond des pubs, ils enfournaient des pintes de bières pour arroser la fin de semaine (week-end, vous le saviez déjà !). Les femmes d’un côté, les hommes de l’autre, les collègues ne se mélangeaient pas ce soir là.

Heureusement notre première perception des Ecossais allait changer dès le lendemain.

La crise d’asthme avait effectivement diminué pendant la nuit. Nous avions porté nos bagages à la gare, lieu de rendez-vous. Un minibus arrive et en surgit une petite bonne femme, proche de la quarantaine, T-shirt moulant en fibre technique (ces trucs légers qui sèchent tout de suite et valent une fortune même quand ils sont fabriqués en Chine), caleçon aussi moulant que le haut, muscles des mollet saillants, pas un gramme de trop. L’opposé de nos filles et femmes de la veille.
– I am Lisa. Are you Chantal and Jean? I am your guide. Hurry Up! The group is waiting at the C-N-Do office. Elle soupèse nos sacs à dos. Too heavy!

Scot160_2

Nous montons dans le bus qui arrive rapidement au siège de C-N-Do. Le groupe est là autour des sacs.
Nous découvrons donc Chris, le co-accompagnateur. En homme c’est le pendant de Lisa. Visage aigu, sec comme du bois morts, maigre comme des rameaux. Que du muscle longiligne, pas un gramme de gras. Lui non plus n’a rien à voir avec les buveurs de bière d’hier.