Combat de coqs

Voiture de police, centaine de motos entassées sur le bord de la route. On se renseigne. C’est un combat de coq. Nous croisons les flics qui nous souhaitent un bon spectacle. Pourtant ces combats sont clandestins. Mais ils sont tolérés par la police moyennant…
Une petite place bourrée de monde. Autour, quelques débits de boissons et des warengs qui ont payé leur tribut.

Un espace fermé de balustrade. Terre nue. Un amphithéâtre de chaises en plastique pour les nantis et la foule tout autour. Au centre quelques propriétaires de coq qui les caressent presque affectueusement avant de les envoyer à la mort. Des commissaires lancent les enchères intérieures. Une partie de la mise sera pour le village ou le temple. Enchères données d’un regard et mémorisées par les commissaires. Les cris des commissaires les soutiennent. Le public reste silencieux. Puis s’ouvrent les enchères extérieures. Une forte rumeur gagne la foule. Chacun crie la couleur de son favori. On cherche un compère. L’argent est montré. Au bout de cinq minutes tout est réglé. Les paris sont fermés.

Le silence se fait. Les coqs sont présentés face à face, tenus par leurs propriétaires accroupis. Ils les excitent, leur tirent le bec, écartent les plumes, les approchent pour les forcer à se donner quelques coups de bec prémonitoires. Sur un signe du commissaire en chef, ils sont lâchés. Ils sautent, se coursent. Ça saute, ça cogne, donne des coups de pattes, excité par les cris stridents des spectateurs. Au bout de quelques minutes, un coq reste à terre. Les deux bêtes saignent. Si le vaincu n’est que blessé, chaque propriétaire met son coq dans une cage et, en quelques secondes, le plus sain achève l’autre d’un coup d’ergot.
Ensuite, l’argent circule. Le perdant garde le sourire. Le gagnant exulte. C’est brutal et cruel.
Mais le plus cruel nous le verrons dans le coin de la place où sont portés les corps des vaincus. Trois bouchers plument les coqs, presque à vif avant de leur trancher la tête et les pattes.
Barbare.

 

Mardi 20 décembre 2011

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