Noël

Palasari, la communauté chrétienne qui ne fut pas refoulée par les hollandais et a pu se fixer ici, avant-guerre, sous promesse de ne pas faire de prosélytisme, en échange de terres incultes à faire fructifier. À la fin du 19ème siècle, les hollandais voulaient alors garder Bali authentique et y développer le tourisme. Il fallait donc protéger l’île, hindouiste, de l’Islam autant que du catholicisme ou du protestantisme.
 

 

Nous sommes accueillis sur le parking vers six heures par la police. On sécurise la zone car, depuis les attentats de 2002, on craint une attaque des intégristes musulmans. La cathédrale est un mélange de construction romane et de style balinais. En particulier le décor de son portail est identique à celui des entrées des temples. Il y a déjà beaucoup de monde. On nous souhaite bon Noël avec force de sourire et de poignée de main. Selatam Natal (bon Noël). Beaucoup de personnes sont en tenue balinaise, chemise ou chemisier sur un sarong, foulard roulé autour de la tête. Certains sont plus occidentaux mais toujours avec les costumes les plus beaux. Nous nous installons à 6h20, qui correspond à 23h20 heure universelle, dans une église qui est déjà presque pleine. 40 minutes avant l’office. Devant une chorale en costume traditionnel balinais et un harmonium. Le cœur est richement décoré du décorum chrétien et côtoie de beaux paniers d’offrande, véritables pièces-montées de fruits, surmontés de fleurs et auréolée de paille tressée. La cérémonie reste très classique. La chorale, hommes et femmes en nombre parfaitement équilibré, déroule des liturgies chrétiennes classiques dont l’étrangeté réside dans la sonorité du balinais. La polyphonie, les arrangements restent traditionnels . Autour de nous tout le monde chante, juste, clair, avec force de conviction. La ferveur est palpable.  Le prêtre a la voix claire et grave d’un moine cistercien. Visite du village. Propre, riche, moderne et aéré. On y trouve la réplique de la grotte de Lourde.


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